L’ES Ognes a signé une performance remarquable ce dimanche 14 septembre à Montigny-en-Ostrevent, en décrochant sa qualification pour le 4e tour de la Coupe de France grâce à une large victoire 6-1. Dans un contexte particulier, avec un public nombreux et une ambiance inhabituelle pour un match de ce niveau, les joueurs de Jérôme Ravaux ont fait preuve de sang-froid, de réalisme et d’une maîtrise collective qui les ont conduits vers un succès éclatant.
Dès le coup d’envoi, l’atmosphère donnait le ton de la journée. Le Stade Barrois était comble, les tribunes garnies de supporters locaux venus en nombre, renforcés par la présence d’une fanfare issue d’une association de passionnés du RC Lens. Pendant toute la rencontre, tambours et trompettes ont résonné sans relâche, créant un vacarme continu qui aurait pu perturber bien des équipes. Mais loin de céder à la pression, les Ognois ont su rester concentrés sur leur football. Même l’entrée sur le terrain, effectuée au son de l’hymne de la Ligue des Champions et accompagnée par les jeunes du club local, n’a pas ébranlé leur sérénité. C’est au contraire avec une détermination totale qu’ils ont abordé la rencontre.
Cette concentration se traduisait dès les premières minutes. Après seulement deux minutes de jeu, Baptiste Rousseaux exploitait une erreur défensive et ouvrait le score d’une frappe précise. Ce premier but glaçait quelque peu l’ambiance mais Montigny, soutenu par son public, obtenait un penalty discutable à la 24e minute. Ayoub El Guamousse se chargeait de le transformer, relançant les siens et faisant rugir le stade. Pourtant, Ognes ne doutait pas un seul instant. Quelques instants plus tard, Kevin Boulanger arrachait un penalty indiscutable, que Cédric Viéville convertissait avec autorité. À peine le temps de se remettre en place que Kevin Boulanger, parfaitement servi par son gardien Antonio, éliminait le portier adverse et faisait le break. En l’espace de deux minutes, Ognes avait repris les commandes et assommé son adversaire.
La suite de la première période confirmait cette impression de maîtrise. Montigny tentait bien de se projeter, notamment par quelques frappes de Szymura, mais la défense ognoise restait solide. À la mi-temps, le score de 3-1 en faveur des visiteurs reflétait leur réalisme et leur efficacité. Ognes avait frappé au bon moment et montré toute sa maturité dans la gestion des émotions d’un tel match.
Au retour des vestiaires, le scénario ne laissait plus place au doute. Dès la 49e minute, une relance mal assurée du gardien montignynois profitait à Esteban Bellard, qui inscrivait le quatrième but. Ce coup du sort scellait quasiment le sort de la rencontre. Montigny, courageux en première période, n’avait plus l’énergie pour renverser la tendance. Ses rares incursions dans le camp adverse restaient stériles, hormis une frappe repoussée par la transversale qui fut le seul vrai frisson de la seconde période pour Adrien Antonio et ses défenseurs.
Pendant ce temps, Ognes continuait de dérouler son football. Le collectif, parfaitement huilé, confisquait le ballon et se créait de nombreuses occasions. Même si plusieurs tentatives échouaient face au gardien adverse, la domination était totale. L’entrée en jeu de jeunes joueurs apportait fraîcheur et enthousiasme, comme celle de Gabriel Eysson, 17 ans, très apprécié du groupe. Dans les dernières minutes, le jeune attaquant profitait d’une passe de Baptiste Rousseaux pour marquer son quatrième but en Coupe de France (il avait mis un triplé au premier tour), déclenchant la joie de tout le banc ognois. Et comme pour conclure le spectacle, Kevin Boulanger s’offrait un doublé dans les arrêts de jeu, confirmant son statut de buteur redoutable et portant le score final à 6-1.
Au-delà du résultat, c’est l’attitude d’Ognes qui impressionna. L’équipe a su gérer l’émotion, rester lucide dans un contexte difficile et faire preuve d’un réalisme clinique devant le but. Adrien Antonio, solide dans sa cage, s’est même permis une passe décisive. Le milieu de terrain, dirigé par Julien Clichet, a montré une grande maturité en alternant récupération et projection. Devant, Baptiste Rousseaux et Kevin Boulanger ont constamment pesé sur la défense adverse, symbolisant l’efficacité offensive de cette équipe. Même les plus jeunes, comme Eysson, ont contribué à l’ampleur du succès.
À l’issue de la rencontre, l’entraîneur Jérôme Ravaux se montrait logiquement satisfait.
"Ce n’était pas facile, un long déplacement, un environnement particulier et inédit. Il fallait combattre ses propres émotions en plus de l’adversaire du jour. La tension s’est faite sentir mais nous avons pris le match par le bon bout. Même si un fait de jeu permettra à l’adversaire d’égaliser, nous sommes restés concentrés, sérieux, avec en ligne de mire notre objectif. Et heureusement, car la première mi-temps de Montigny était de bonne facture, avec quelques grosses individualités. Nous avons su être réalistes devant le but, ce qui permet de rentrer à 1-3 à la mi-temps. À ce moment-là, il s’agissait surtout d’aller au bout de la rencontre en gérant nos efforts, nos émotions et nos interventions, ne pas s’arrêter de jouer mais être prudents et sur nos gardes. Finalement, nos adversaires craqueront physiquement et laisseront échapper tout doucement le match. Je suis fier de mes joueurs et très heureux pour eux. J’espère que ce n’est que le début d’une belle saison."
Ce succès, au-delà de l’ampleur du score, donne le ton de la saison pour l’ES Ognes. L’équipe a démontré qu’elle savait se transcender dans un contexte difficile, qu’elle possédait des individualités capables de faire la différence à tout moment, mais surtout qu’elle fonctionnait comme un véritable collectif. La Coupe de France est souvent le théâtre de surprises et d’exploits, et Ognes a prouvé qu’elle avait toutes les qualités pour poursuivre son aventure. Avec une telle prestation, le 4e tour s’annonce plein de promesses.
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