Il y a des matchs qui marquent une saison, parfois même bien davantage. Celui disputé ce dimanche au Parc de la Marquette appartient incontestablement à cette catégorie. Face à la réserve du Valenciennes FC, leader invaincu du championnat de Régional 1, Itancourt a signé une performance majuscule en s’imposant sur la plus petite des marges (1-0), mais avec une force collective et une détermination qui resteront longtemps gravées dans les mémoires locales.
Dans un contexte délicat, après une période compliquée marquée par des résultats en demi-teinte et une lourde déconvenue récente, les Écureuils étaient attendus au tournant. Et face à eux se présentait ce qui se faisait de mieux dans la poule : une formation valenciennoise sûre de ses forces, solide défensivement, efficace offensivement et jusque-là incapable de plier. C’est pourtant bien ce verrou que les Axonais sont parvenus à faire sauter.
Valenciennes impose d’entrée son tempo
Comme attendu, la réserve du VAFC démarrait la rencontre avec ambition. Bien en place techniquement, les Nordistes confisquaient rapidement le ballon et cherchaient à étirer le bloc itancourtois. Dès la 3e minute, Valenciennes se procurait une première situation chaude : lancé dans la profondeur, Kouakou ajustait une frappe que Frémeaux parvenait à détourner avec autorité, annonçant une après-midi chargée pour la défense axonaise.
Itancourt, sans paniquer, acceptait de subir par séquences, préférant fermer les espaces et rester compact. Les hommes de Bennjamin Lorian faisaient le choix de la patience, laissant passer l’orage tout en cherchant à exploiter la moindre récupération pour se projeter rapidement vers l’avant.
Les Écureuils répondent et prennent confiance
Progressivement, Itancourt sortait la tête de l’eau. À force de rigueur et d’engagement dans les duels, les locaux récupéraient de plus en plus de ballons au milieu. Sur l’un d’eux, Badia trouvait Mehdi Belliche dans le dos de la défense. Face au gardien valenciennois, l’attaquant tentait un ballon piqué, mais sa tentative venait heurter le poteau (31’). Le Parc de la Marquette retenait son souffle : Itancourt venait de frôler l’ouverture du score.
Ce coup d’éclat libérait les Écureuils, désormais capables de rivaliser dans le jeu. Valenciennes conservait la maîtrise technique, mais se heurtait à un bloc local de mieux en mieux organisé, solidaire et discipliné.
Une première période disputée et équilibrée
La fin du premier acte restait animée. Valenciennes tentait de reprendre l’ascendant avant la pause. À la 44e minute, Maameri se présentait à son tour face au gardien itancourtois, mais ce dernier remportait le duel, confirmant la solidité défensive locale. À la pause, le score restait vierge, mais le match avait clairement gagné en intensité.
Valenciennes pousse, Itancourt résiste
Au retour des vestiaires, la physionomie évoluait. Valenciennes accentuait sa pression, consciente qu’un simple point pourrait ne pas suffire. Les occasions s’enchaînaient : Kouakou voyait une nouvelle tentative passer à côté (52’), puis Nouchet obligeait encore le dernier rempart itancourtois à une parade décisive (79’).
Les Écureuils, logiquement éprouvés par les efforts, reculaient davantage mais ne rompaient pas. Chaque tacle, chaque interception était célébré comme un but. Le capitaine Benjamin Caille montrait l’exemple en allant provoquer le danger sur coup de pied arrêté, forçant le gardien adverse à rester vigilant (66’).
Le coup de massue final
Alors que Valenciennes semblait pousser pour arracher au minimum le nul, Itancourt frappait au moment où on l’attendait le moins. À quatre minutes du terme, alors que la rencontre semblait s’acheminer vers un partage des points, Itancourt a trouvé l’ouverture sur une action aussi limpide qu’efficace. Jean‑Bertrand Badia a d’abord vu juste en déposant une passe en cloche parfaitement dosée sur le côté gauche pour Djibril Jallow, lancé à pleine vitesse, a pris le temps d’ajuster un centre tendu devant le but. À la réception, Enzo Hamel (entré à la 49ème) a surgi au cœur de la surface pour placer une tête imparable, faisant chavirer le Parc de la Marquette et offrant aux Écureuils une victoire de prestige à la 86e minute. Les Écureuils prenaient l’avantage dans une ambiance électrique.
Les dernières minutes étaient irrespirables. Valenciennes tentait le tout pour le tout, multipliant les ballons longs et les centres. Mais Itancourt, héroïque, repoussait chaque tentative jusqu’au coup de sifflet final.
Une victoire de caractère et de maîtrise
Ce succès n’est pas un hasard. Il récompense une prestation complète, faite de discipline tactique, de générosité dans l’effort et d’efficacité dans les moments clés. Face à une équipe valenciennoise dangereuse (et des professionnels étaient présent) mais maladroite dans le dernier geste, Itancourt a su faire le dos rond avant de porter l’estocade.
Avec cette victoire de prestige, les Écureuils mettent fin à l’invincibilité du leader et envoient un signal fort à toute la poule. Avant la trêve hivernale, ce succès pourrait bien servir de match référence pour la suite de la saison.
Au Parc de la Marquette, ce dimanche, Itancourt-Neuville n’a pas seulement gagné un match. Il a rappelé que, dans ce championnat, le courage et la rigueur peuvent faire tomber les plus solides certitudes.

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