Il y a des défaites qui laissent un goût amer, celles où l’on a tout donné, où le cœur a parlé plus fort que la hiérarchie. Celle vécue samedi soir par les Laonnois au Stade Marcel Levindrey face à l’US Chantilly (N2) en fait incontestablement partie. Battus 1-2, les hommes de Cédric Bodchon quittent la Coupe de France avec le sentiment d’avoir tout tenté… et celui d’avoir été trahis par un brin de malchance.
Une entame cruelle, une réaction d’orgueil
Devant un public venu en nombre, les usélistes ont eu leur premier frisson, Koné reprend le ballon de la tête sur la barre mais sur cette action, les oisiens contrattaque Boucharoud profitait d’un centre de N'Diaye en retrait pour ouvrir le score et donner l’avantage à Chantilly (0-1, 3e). Un scénario frustrant mais qui n’a pas éteint l’ardeur des locaux.
Sous l’impulsion d’un Florent Stevance intenable, Laon s’est remis à l’endroit. L’attaquant, ancien de l’OSQ, a tenté une frappe croisée repoussée par Michel (24e)
Et les efforts ont fini par payer : juste avant la pause, Nicolas Lecomte surgissait dans les airs pour catapulter le ballon de la tête et égaliser (1-1, 44e). Une délivrance, un stade debout, et l’espoir d’un exploit qui semblait alors possible.
Un scénario cruel
Mais le destin a ses caprices. À l’heure de jeu, sur un centre appuyé de Gonçalves, le ballon rebondissait sur Graczyk et trompait malgré lui son propre gardien (1-2, 68e). Un but contre son camp cruel pour le défenseur, qui symbolisait toute la malchance du club axonais dans cette compétition.
Et pourtant, tout semblait alors basculer dans le bon sens pour Laon : Yatabaré, côté cantilien, écopait d’un deuxième avertissement et laissait les siens à dix (74e). Le dernier quart d’heure fut une attaque-défense, un siège du but visiteur.
Stevance aura tout tenté, une tête sauvée sur la ligne (74e), une tentative déviée de justesse (77e)… À lui seul, il symbolisait la générosité et la rage des siens.
Tirs, corners, centres : rien n’y fit. Même les montants s’en mêlèrent, comme le dernier tir qui sera stoppé par le dos d'un joueur oisien qui aurait mérité un meilleur sort.
Le cœur, malgré tout
Le football n’est pas toujours juste. Samedi, il a choisi le camp du réalisme plutôt que celui du courage. Mais si Chantilly (N2) poursuit son aventure, Laon (R1) pourra retenir bien plus qu’un simple score : une prestation solide, une cohésion retrouvée, et la certitude d’avoir fait trembler un adversaire de deux divisions supérieures.
Les usélistes sont tombés, oui, mais avec les honneurs. Et cette soirée, malgré la défaite, pourrait bien servir de déclic pour la suite de leur saison. Parce que les valeurs vues samedi – la solidarité, le courage, la combativité – valent bien plus qu’un ticket pour le 6e tour.
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