À seulement 24 ans, Keny Têtu s’impose comme l’un des hommes forts du Saint-Quentin Football en Départemental 1. Si les résultats de son équipe restent en dents de scie, ses performances dans les cages, elles, ne laissent personne indifférent.
Formé à Crécy, le jeune portier a rapidement montré des dispositions prometteuses. Son parcours prend un tournant lorsque l’US Laon le repère : « C’est là que le foot a pris une nouvelle dimension pour moi », confie-t-il. Sous la houlette de Marcel Horlon, un entraîneur qu’il qualifie volontiers de formateur exigeant et bienveillant, Keny apprend les bases du métier de gardien — rigueur, lecture du jeu et mental de compétiteur.
De retour à Crécy pour ses années seniors, il y vit de belles saisons, marquées par la camaraderie et la passion du jeu : « Je remercie le président Hervé Tronquoy et les joueurs. C’était une belle histoire. » Mais après un temps, le sentiment de ne plus être pleinement valorisé le pousse à chercher un nouveau défi. Ce défi, il le trouve à Saint-Quentin Football, sous la direction d’Abdel, un coach jeune et novateur : « On s’est tout de suite compris. Sa manière de coacher, moderne et tournée vers la confiance, m’a séduit. »
Malgré un début de saison compliqué, lié notamment à la jeunesse de l’effectif — où Keny se retrouve presque vétéran à 24 ans —, le gardien refuse toute forme d’alarmisme :
« La jeunesse a ses défauts, mais surtout ses qualités. Il faut laisser le temps à certains de découvrir la D1 et le monde senior. Rien d’alarmant. »
Libre, confiant, et surtout soutenu, Keny Têtu semble épanoui :
« Ici, la pression n’existe pas. Le président, le coach, l’entraîneur des gardiens, Karim le dirigeant, mes coéquipiers… tous me font confiance. Et ça se ressent dans mon jeu. C’est ce qui me manquait l’an dernier. »
Une confiance que l'on avait vu lors du match contre Buire Hirson en coupe de France contre son ami l'entraineur Jérémy Moncomble et qui s’est illustrée une nouvelle fois lors du récent match contre Origny. Auteur d’une prestation exceptionnelle malgré la défaite (2-0), il a littéralement écœuré les attaquants adverses. Deux arrêts consécutifs en l’espace de cinq secondes sur des frappes d’Anciaux en fin de rencontre, des applaudissements venus des tribunes adverses, les éloges des arbitres et même des joueurs d’Origny : Keny a marqué les esprits, malgré la défaite de son équipe.
« À l’unanimité, il a été élu homme du match », raconte-t-on du côté du club.
Toujours humble, le gardien saint-quentinois préfère retenir la progression collective :
« On apprend à chaque match. L’équipe est jeune, mais pleine d’envie. On va engranger des points, se mettre à l’abri, et pourquoi pas bousculer les équipes du haut de tableau. »
À Saint-Quentin Football, Keny Têtu est bien plus qu’un dernier rempart : il est le symbole d’un groupe en construction, soudé, et prêt à grandir ensemble.
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