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Coupe de France 1952 : Saint Quentin - Nantes

Histoire :


Saint-Quentin fait tomber le FC Nantes dans un final dantesque !
Le Mans, terrain gras, ciel dégagé. Devant un peu plus de 2.000 spectateurs (2028 entrées payantes, recette de 366.200 francs), l’Olympique Saint-Quentinois a réalisé l’un des plus grands exploits de son histoire en éliminant le FC Nantes, club professionnel de Division 2, sur le score de 2 à 1. Un match intense, disputé jusqu’à la dernière seconde, où courage, technique et abnégation ont permis aux Picards d’atteindre les 16e de finale de la Coupe de France. Nous sommes en 1952, l'équipe nantaise évolue en Division 2 et vise la montée avec Monaco et consorts mais ils ne monteront qu'en 1963 pour la première fois en Division 1.

Une première mi-temps à sens unique
Dès le coup d’envoi, les Saint-Quentinois, vêtus de leur mythique tunique rouge, prennent les choses en main. Portés par une volonté manifeste de bousculer la hiérarchie, ils se ruent à l’attaque. À la première minute de jeu, Robert fait trembler la barre transversale sur une tête puissante consécutive à un corner bien tiré par Guégain. Une occasion qui donne le ton.
Nantes, surpris par l’intensité adverse, peine à trouver ses repères sur un terrain lourd qui ne favorise guère son jeu technique. Pourtant, les Nantais réagissent. Bersoullé sollicite Bourgeois sur une frappe tendue, et Minci, sur coup franc, frôle la lucarne.
Mais l’Olympique domine les débats. À plusieurs reprises, Pierazzi, véritable poison pour la défense nantaise, se joue de ses vis-à-vis et oblige Amy à sortir le grand jeu. À la 33e, sur une passe de Guégain, Robert ajuste un tir qui frôle le poteau. Le gardien nantais multiplie les interventions décisives, mais son équipe subit.
Malgré cette domination incontestable, les deux équipes rejoignent les vestiaires sur un score vierge. L’OSQ aurait largement mérité de mener.

Le bras de fer s’intensifie
Au retour des vestiaires, les Nantais, sans doute secoués par leur entraîneur, montrent un tout autre visage. Plus agressifs, plus présents dans les duels, ils tentent de prendre le dessus. Bourgeois sauve son équipe sur un retourné acrobatique de Van Geen. Lefèvre, infranchissable en défense centrale, multiplie les interventions décisives, bien secondé par Bochard et Monfourny.
C’est alors qu’à la 65e minute, le match bascule. Sur une ouverture lumineuse, Pierazzi déborde, prend de vitesse Vreken et d’un tir croisé à ras de terre trompe Amy. Saint-Quentin ouvre le score et libère ses supporters !

Un final haletant
Mais Nantes, loin d’abdiquer, pousse pour égaliser. Les occasions se multiplient. À force de persévérance, les Canaris reviennent au score à la 87e minute : Minci, bien servi par Van Geen, frappe en coin. Bourgeois, masqué, ne peut rien faire. 1-1, tout semble à refaire pour Saint-Quentin, et la prolongation se profile.

C’était sans compter sur la hargne olympienne.

Dès l’engagement, Saint-Quentin repart à l’attaque. Pierazzi, une fois de plus, mystifie son défenseur par une feinte magistrale, déborde et centre à mi-hauteur. Robert jaillit et catapulte le ballon de la tête au fond des filets. 89e minute : 2-1 ! C’est la folie sur le terrain et dans les tribunes.

La liesse et l’émotion d’un peuple
À peine le ballon remis en jeu, l’arbitre M. Bouvard, excellent tout au long du match, siffle la fin. Le terrain est envahi, les supporters exultent, les joueurs sont portés en triomphe. Roland Lefèvre, entraîneur-joueur exemplaire, est soulevé par les supporters, tandis que Pierazzi, épuisé, est soutenu par ses coéquipiers. Les dirigeants l’embrassent. Une scène inoubliable.
Le président Dassonville offre le champagne à ses joueurs dans les vestiaires. Même Perrolaz, ancien joueur de l’Olympique dans les années 1920 et installé au Mans, est venu offrir une bouteille. Les anciens et les nouveaux, unis dans la même ferveur.
De retour à Saint-Quentin, une centaine de personnes attend les héros à la gare. Deux magnifiques gerbes sont remises à Roland Lefèvre. Le hall résonne de "hourras" enthousiastes. Tous se quittent tard dans la nuit, épuisés, mais heureux.

Une équipe de légende
L’Olympique alignait ce jour-là une équipe héroïque :
Cette équipe de l'OSQ qui a marqué l'histoire du club était composée de : la perruche, Jean-Pierre Bourgeois (gardien de but) - Dieu veillant sur ses poulains, Jacques Tricqueneaux (Directeur Sportif)- le char d'assaut, Lucien Bochard (arrière droit)- le dormeur de hamac, Henry Monfourny (arrière gauche)- le docteur et sa seringue, Serge Batteux (demi gauche)- l'empereur, le meneur d'hommes, Roland Lefèvre (demi-centre et entraîneur)- l'égoutier sortant du puits, Jacques Dambrine (demi droit)- le diable sortant de sa boîte, Albert Robert (ailier droit)- le mutilé, toujours mal quelque part, Zouzou Guegain (inter droit)- le canonnier, Mano Pierazzi (avant centre)- sur le tandem, à l'avant Gosciniak (inter gauche) et à l'arrière, Grimont (ailier gauche).

Et maintenant ?
En battant Nantes, Saint-Quentin vient de réaliser un authentique exploit : pour la première fois, le club élimine une formation professionnelle. L’aventure en Coupe de France continue : l’OSQ s’offre les 16e de finale, puis éliminera Armentières (4-2) avant de tomber avec les honneurs en 8e face à Valenciennes (0-3).
Ce match face à Nantes restera gravé dans l’histoire du club, dans la mémoire des supporters, et dans l’âme de tous ceux qui croient que le football peut parfois défier la logique.

Fiche technique :

32ème de Finale de Coupe de France
Dimanche 13 janvier 1952
Olympique Saint Quentin (DH) – FC Nantes (D2) : 2-1 (0-0)
Buts pour le FCN : Oswaldo Minci (87ème)
Buts pour l'OSQ : Albert Robert (89'), Normano Pierazzi (65')
Composition des équipes :

Olympique Saint Quentin : Jean-Pierre Bourgeois - Lucien Bochard, Henri Monfourny, Jacques Dambrine, Roland Lefèvre - Albert Robert, Louis Guégain, Serge Gosciniak, Serge Batteux - Normano Pierazzi, Robert Rémia
entr. : Roland Lefèvre

FC Nantes : Christian Amy - Amédée Uchart, Stanislaw Budzyn, Anton Bauman, Gerrit Vreken - Oswaldo Minci, Paul Bersoullé, René Bouteiller, Roger Orengo - Jan Van Geen, Pierre Ferrier 
entr. : Emile Veinante

Parcours Coupe de France :


Parcours de l'OSQ en Coupe de France
1/32e de finale - FC Nantes (D2) : 2-1
1/16e de finale - JA Armentières (CFA Groupe Nord : D3) : 1 - 2
1/8e de finale - Valenciennes : 0-3


Parcours du FCN en Coupe de France
6e tour - CEP Lorient (DH) : 7-0
1/32e de finale - Olympique de Saint-Quentin (DH Nord-Est : D4) : 1-2

Cette année là c'est OGC Nice qui gagne la coupe de France contre les Girondins de Bordeaux (5-3)

Photos :




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