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Coupe de France 1948 : Lille - Saint Quentin

Histoire :

Saint-Quentin quitte la compétition avec les honneurs face au grand Lille (6-0)

Devant plus de 7 000 spectateurs réunis à Reims, les amateurs de l’Olympique Saint-Quentinois ont tenu tête au LOSC, tenant du titre, malgré un score lourd et quelques regrets.

Reims, Stade Auguste-Delaune – Il y a des défaites qui valent des victoires. Celle vécue par l’Olympique Saint-Quentinois face à Lille en 32es de finale de la Coupe de France 1947-1948 en fait incontestablement partie. Battus 6-0 par les professionnels nordistes dans une enceinte chauffée à blanc par plus de 7 000 spectateurs, dont près de 3 000 venus d’Aisne, les Saint-Quentinois ont quitté la compétition la tête haute, après avoir livré une prestation pleine de vaillance, de panache et de courage.

Un contexte de rêve, un adversaire royal

Le tirage au sort avait offert à l’OSQ un monument : le Lille Olympique Sporting Club, tout simplement détenteur du trophée de la Coupe de France, victorieux en 1946-1947. Un effectif redoutable, avec en tête d’affiche le buteur international Jean Baratte, dont le nom faisait déjà trembler les défenses de l’Hexagone. Face à cette armada, l’Olympique Saint-Quentinois n’avait pas la faveur des pronostics, mais les joueurs axonais n’avaient aucune intention de faire de la figuration.

Le cadre était splendide : le soleil brillait sur la pelouse de Reims, le public avait répondu présent (7 149 spectateurs et une recette de 597 812 francs), et les chants des supporters saint-quentinois résonnaient dans les tribunes. L’ambiance d’un vrai match de Coupe.

Un début de match équilibré… puis le réalisme lillois

Les premières minutes sont plutôt équilibrées. Lille pousse et obtient deux corners rapidement, mais Saint-Quentin répond par une belle contre-attaque, conclue par une tentative de Guignebourg bien arrêtée par le gardien Wittowski. À la 14e minute, le premier coup de massue tombe : Baratte ouvre le score pour Lille sur une passe de Dubrencq. Loin d’être sonnés, les Axonais réagissent. À la 23e, un corner saint-quentinois heurte la transversale et un cafouillage dans la surface laisse les supporters dans l’espoir d’une égalisation qui ne viendra pas.

Puis vient une double peine fatale à la demi-heure de jeu : à la 30e, Vandooren double la mise, et une minute plus tard, Baratte s’offre le doublé. À 3-0 en deux minutes, Saint-Quentin accuse le coup, mais ne lâche rien. Gianessi, dans un exploit individuel, perce la défense lilloise, mais sa frappe s’envole au-dessus. La malchance s’acharne, et juste avant la mi-temps, Baratte s’offre un triplé (42e) sur une nouvelle passe de Dubrencq. Mi-temps : Lille 4 – OSQ 0.

Un cœur immense en seconde période

Au retour des vestiaires, Lille continue sa démonstration offensive : Tempowski de la tête (50e) puis Baratte une quatrième fois (56e) scellent l’issue du match. 6-0. Le tableau d’affichage est cruel, mais sur le terrain, les Saint-Quentinois font preuve d’un immense courage.

Le dernier quart d’heure est même largement dominé par les amateurs. Da Silva réalise plusieurs arrêts spectaculaires, Fruleux repousse des attaques in extremis, et devant, Gianessi, Makuk et Guégain se battent sur chaque ballon. Plusieurs occasions sont créées, mais la finition manque de précision. Gianessi voit son tir repoussé par Wittowski, Guégain expédie un ballon au-dessus, et un ultime corner tiré en fin de match file derrière la cage. Mais le public salue les efforts, les chants continuent dans les tribunes, et l’OSQ sort sous les applaudissements.

Baratte, bourreau de Saint-Quentin

Côté lillois, Jean Baratte fut le bourreau du jour. Avec quatre buts à son actif, l’international tricolore a confirmé sa classe. Mais l’ensemble du LOSC a livré une prestation sérieuse, bien orchestrée par Carré, Vandooren et Dubrencq.

L’arbitre, M. Boes, a été contesté en première période pour quelques décisions en défaveur des Axonais, mais a rectifié le tir après la pause.

Des héros dans la défaite

Pour Saint-Quentin, plusieurs joueurs ont particulièrement brillé : Fruleux a livré une prestation d’exception en défense, Da Silva a multiplié les arrêts malgré les six buts encaissés, Gianessi a montré une belle vivacité en attaque. Makuk, Queval, Hocquet et Vatin se sont battus sans relâche, tandis que Guignebourg a montré de belles intentions. Seul Guégain est apparu un ton en dessous physiquement.

Un parcours qui marque l’histoire du club

Ce match restera dans les mémoires des supporters saint-quentinois. Car si la marche était trop haute, jamais les joueurs n’ont abandonné. Bien au contraire, ils ont prouvé que l’âme de la Coupe réside aussi dans ces confrontations inéquitables, où la passion, l'engagement et l'espoir permettent aux amateurs d'exister face aux géants.

L’OSQ quitte donc la Coupe de France 1947-1948 avec les honneurs, après un parcours remarquable et une dernière prestation courageuse face aux maîtres du football français de l’époque qui gagneront cette coupe encore cette saison contre le RC Lens (3-2).


Fiche technique :

✦ Coupe de France 1947/1948 - 1/16 de finale

01 février 1948

Lille Olym. Sporting Club (1) - Olympique St-Quentinois (L) : 6-0 (mi-temps : 4-0)

Stade Auguste-Delaune (Reims)

👥 Spectateurs : 7 149 – Recette : 597 812 francs

⚽ Score final : Lille 6 – Saint-Quentin 0 

Buteurs : 

Lille : Baratte (14e, 31e, 42e, 56e), Vandooren (30e), Tempowski (50e)

Compositions :

Lille OSC : Wittowski – Jedrezak, Sommerlinck – Dubrencq, Prévost, Carré – Vandooren, Tempowski, Baratte, Bigot, Lechantre

Olympique Saint-Quentinois : Da Silva – Hocquet, Vatin Léon – Queval, Fruleux, Vatin Gaston – Szy, Gianessi, Guégain, Makuk, Guignebourg


Parcours Coupe de France :



Photos :
L'équipe de Lille

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