Coupe de France 1949 : Valenciennes-Anzin - Saint Quentin

Histoire :

Valenciennes met fin au parcours de l’Olympique Saint-Quentinois en 12 minutes

Une élimination frustrante malgré des espoirs

L’aventure de l’Olympique Saint-Quentinois en Coupe de France s’arrête en 16e de finale face aux professionnels de l’US Valenciennes. Sur la pelouse de Lille, devant 4 112 spectateurs et dans des conditions de jeu rendues difficiles par un terrain glissant, les joueurs de Saint-Quentin ont subi une défaite 4-1. Si le score semble sévère, il ne reflète pas totalement la physionomie du match, marqué par de nombreuses erreurs défensives qui ont coûté cher aux Olympiens.

Dès le coup d’envoi, Valenciennes impose un rythme soutenu, acculant Saint-Quentin dans son camp. Le pressing nordiste finit par payer dès la 19e minute sur un coup du sort : sur un corner tiré par Moulet, Gianesi, sous pression, détourne malencontreusement le ballon dans ses propres filets. À peine huit minutes plus tard, un nouveau corner mal dégagé par la défense saint-quentinoise profite à Weichert, qui, dans une mêlée devant le but, double la mise pour Valenciennes.

Les Olympiens peinent à réagir et encaissent un troisième but à la 31e minute. Cette fois, Moulet est à la réception d’un centre parfait et ajuste Da Silva d’un tir imparable. En l’espace de 12 minutes, Saint-Quentin a déjà concédé trois buts, annihilant quasiment tout espoir de qualification.

Pourtant, les joueurs de Saint-Quentin ne baissent pas les bras. Juste avant la pause, à la 37e minute, Guégain réalise une belle percée sur le côté droit et sert Szy en retrait. Ce dernier, bien positionné, déclenche une frappe limpide qui file dans la lucarne adverse. Un superbe but qui redonne un peu d’espoir aux 1 000 supporters saint-quentinois ayant fait le déplacement.

Une seconde période plus équilibrée, mais un penalty fatal

Au retour des vestiaires, Saint-Quentin tente de mettre en place un jeu plus construit, cherchant à exploiter les espaces laissés par Valenciennes. Les Nordistes, moins pressants qu’en première période, se contentent de gérer leur avance. Les Olympiens se créent plusieurs opportunités, mais un manque de précision dans la dernière passe et quelques interventions décisives du gardien Dedecker empêchent tout retour au score.

Alors que l’on entre dans le dernier quart d’heure, Valenciennes bénéficie d’un penalty à la 70e minute. Leturgeon, lancé en profondeur, est légèrement accroché dans la surface, et l’arbitre désigne le point de penalty dans une décision jugée sévère par les Saint-Quentinois. Guéry se charge de la sentence et ne laisse aucune chance à Da Silva, portant le score à 4-1.

Ce dernier but enterre les derniers espoirs de Saint-Quentin, qui, malgré des tentatives en fin de match, ne parvient pas à réduire l’écart. Une défaite lourde, mais qui laisse des regrets tant les Olympiens ont manqué d’efficacité et de justesse dans les moments clés.

Un score trompeur et des regrets

Le résultat final ne reflète pas entièrement la physionomie du match. Certes, Valenciennes a su être réaliste et profiter des erreurs défensives adverses, mais l’Olympique a également eu plusieurs occasions nettes qui auraient pu donner une tout autre tournure à la rencontre.

L’un des principaux enseignements de ce match est la baisse de forme physique de certains joueurs de Saint-Quentin. Moins tranchants que lors de leur précédente performance contre Caen, ils ont souffert face à l’impact physique des professionnels nordistes. Cette condition physique diminuée a eu des conséquences directes sur la qualité du jeu collectif : des transmissions moins précises, un marquage plus lâche et une difficulté à enchaîner les actions offensives.

D’un point de vue tactique, Saint-Quentin a trop souvent cherché à répondre au jeu aérien de Valenciennes au lieu d’imposer un jeu au sol plus construit. En procédant par longs ballons, les Olympiens se sont heurtés à une défense bien en place et à un gardien vigilant.

Une ambiance mémorable malgré la défaite

Au-delà du match, cette rencontre restera un moment fort pour les supporters saint-quentinois. Le déplacement à Lille s’est déroulé dans une ambiance festive et conviviale. Dès les premières heures du matin, 18 bus bondés de supporters vêtus de rouge et blanc ont pris la route dans un concert de klaxons. Malgré un épais brouillard qui a accompagné le trajet, l’enthousiasme des 900 supporters présents n’a pas faibli.

Sur la place de l’Hôtel de Ville de Saint-Quentin, une délégation municipale composée de MM. Robert, Arnoul, Jacquemart et Choquart était venue saluer les supporters avant leur départ, témoignant du soutien officiel de la ville au club. À Lille, M. Abraham, adjoint à la municipalité, était également présent pour assister à la rencontre.

Le coup de sifflet final a laissé un goût amer aux supporters, qui espéraient un exploit face à une équipe de Valenciennes pourtant prenable. Mais la dure loi du football a encore frappé : les erreurs se paient cash, surtout face à des professionnels.

Fiche technique :

Coupe de France

30 Janvier 1949

16ème de finale :

US Valenciennes-Anzin (D2) - Olympique St-Quentinois (L) : 4 - 1

Buts de Gianessi (19e) contre son camp, Weichert (27e), Moudet (31e), Guéry (70) sur pénalty, pour Valenciennes; Szy (37e) pour St-Quentin.

Valenciennes : Dedecker, Delépine, Blazyck. Guéry, Crolle, Leturgeon. Minel, Weichert, Vecchiea, Voell, Moulet.

St-Quentin : Da Silva, Hocquet, Gianessi, Vatin, Szy, Dambrine, Vermeulen, Paraingaux, Quéval, Guégain, Remia,

Parcours Coupe de France :

32ème de Finale
le 9 janvier 1949
Saint-Quentin - St Germain : 4 - 2

Photos :

L'équipe de Valenciennes